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25/04/2013

Dix ans de plus

             J’ai fait cette nuit un rêve terrifiant. Je m’étais endormi après avoir lu quelques contes de Grimm ; ils ne se terminent pas tous bien pour les héros. Je ne sais pas si mon cauchemar avait à faire avec ces lectures, en tout cas, il commençait de la même manière. Je partais faire une promenade en forêt - là encore, y a-t-il un ­rapport avec l’étude que j’ai faite hier du guide de la nature en France ; je suis malheureux de ne pas savoir reconnaître ­les arbres, ­distinguer un frêne d’un hêtre, un ­épicéa d’un pin sylvestre. Je suis donc parti me promener en forêt et il est vrai que je m’attachais à la contemplation des arbres.

             Je me suis rendu compte que l’obscurité était là quand j’ai vraiment ­commencé à ne plus bien voir. J’ai trouvé cela curieux parce que nous étions en pleine journée. J’ai levé la tête, pour constater que le plafond des nuages était très bas et noir. Il était temps que je revienne sur mes pas, parce que évidemment je n’avais pas pris de lampe torche. J’ai fait demi-tour et là !

            Je me suis trouvé nez à nez avec un molosse tout blanc, la salive coulant sur ses babines retroussées. Mon cœur s’est mis à battre la chamade. J’étais seul face à cette brute, sans rien pour me défendre. Avant que j’aie pu faire le moindre geste il bondissait sur moi et me saisissait à la gorge. Sous le poids de l’attaque je me suis retrouvé couché par terre. J’ai ressenti une douleur intense à la gorge, je me débattais sans succès. Le souffle me manquait. Immobilisé par le poids du molosse, ses crocs plantés dans ma gorge, je savais que ma dernière heure avait sonné. J’ai eu une pensée pour mes enfants. Une prière m’est venue aux lèvres : « Père… ».

             

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03/03/2013

Rebonds

           Laurent Viviane avait tout pour  réussir. Une solide éducation dans une famille aisée, de bonnes études, une vocation : la mer. 

       Il entre à l’École navale en 1985 et en sort avec un bon classement, ce qui lui permet de choisir son affectation, à Papeete. Il y rencontre sa future femme, elle-même fille d’un médecin de Marine. Ils se marient à Paris en 1991, il a vingt-six ans et un garçon vient bénir leur union. Cependant leurs relations se détériorent peu à peu sans qu’ils en sachent la raison. Ils se trouvent démunis devant cette situation ; les missions en mer sont un bon dérivatif. En 1994, il est affecté sur le PA Foch qui est envoyé en Adriatique dans le cadre de la  mission de l’OTAN dans les Balkans après l’éclatement de la Yougoslavie. 

           Il a pris son quart de 8 à 12 à la passerelle. Ce n’est pas son quart préféré, le Commandant et son état-major sont sur la passerelle et l’encombrent. En tant qu’officier de quart, il a la responsabilité du bâtiment mais les ordres viennent de l’OTAN et il ne fait que les exécuter. Heureusement, l’activité est intense, le pont d’envol s’agite, on prend la route du vent pour le décollage de la flottille. À midi, après avoir rempli le journal de bord et passé la suite à son successeur, il descend pour le déjeuner. 
 
           Cela fait six semaines qu’ils sont en opération. Toute l’énergie et toute l’attention de l’équipage sont concentrées sur la mission et ses dangers. Il a eu peu de temps pour penser à sa famille. Il termine son repas au carré des officiers subalternes lorsque le maître d’hôtel frappe à la porte et lui apporte un télégramme. Immédiatement, son cœur se met à battre, il sent une décharge d’adrénaline un malheur, son père, dont la santé est mauvaise, un accident… son fils ! 


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10/01/2013

Hans-le-Souriant

             Hans-le-Souriant naquit dans la Grande Île du Sud, au cœur d’une épaisse forêt, protégé par la présence de son frère aîné et aimé de ses parents, jusqu’à la naissance d’une petite fille qui lui ravit l’amour de sa mère. Pour elle, la famille regagna le royaume et son climat tempéré. Hans profita de la liberté que lui procurait l’indifférence de ses parents pour explorer son environnement, rencontrer des gens, chanter, danser, poser sans arrêt des questions : « Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi… il faut pas dire pourquoi ? ».

       Mais d’autres enfants vinrent au monde et les maigres ressources du père suffisaient à peine pour nourrir cette famille nombreuse. À partir de la moitié du mois, les repas étaient composés de riz, pâtes et semoule. Le royaume disposait pourtant d’un des meilleurs systèmes éducatifs du monde et les enfants firent de solides études. Hans en particulier apprenait, apprenait, remplissait des cahiers et des cahiers de ses découvertes.

           Dès qu’ils furent en âge de quitter l’école, le père les envoya, l’aîné vers l’est, le puîné vers l’ouest. Hans-le-Souriant prit la mer et pendant dix ans il parcourut les océans et découvrit des pays et leurs occupants, des nègres, des métissés, des rouges, des jaunes. Quand il fut lassé de la mer, il débarqua. Avec son pécule, il acheta à l’intérieur des terres une auberge qui rencontra un beau succès parce qu’il faisait de la bonne cuisine et qu’il souriait tout le temps. Il se maria avec une fille de bonne famille nommée Guerlande, d’humeur toujours égale, qui lui fit cinq beaux enfants. La réputation de leur établissement devint telle qu’ils ouvrirent une école de restauration dans l’est du royaume.

            Mais un percepteur du roi, jaloux de son succès, exigea qu’il payât des taxes et des taxes qui l’obligèrent à vendre son auberge et son école.


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